On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans.
David et moi voulions faire le tour du monde à la voile. Nous en avions colorié les cartes, planifié les escales. Et si nos portées maritimes s'estompent aujourd’hui dans ma mémoire – devions-nous rejoindre le Pacifique par le détroit de Magellan ou parader sur le canal de Panama, pavillon maltais claquant au vent ? –, l’ivresse du songe me fait encore chavirer le cœur.
Pour le meilleur et pour le pire, nous avons bien évidemment renoncé à notre entreprise. Enfin, David, pas tout à fait. Il a créé des sites web à Barcelone pendant quelques années – avec beaucoup de succès, pour son plus grand malheur –, puis a tout largué et est parti se perdre dans le Queensland (coucou les Casoar !). Il y a découvert la plongée sous-marine.
Tous les diplômes requis en poche, il a rejoint l’océan indien et Mombasa pour y enseigner sa nouvelle passion. Quelques années plus tard, il ouvrait son propre centre de plongée sur l’île de Mafia, au large de la Tanzanie, au cœur d’une réserve naturelle maritime, haut lieu de pèlerinage des requins-baleines.
David est mon ami. Il est donc formidable. Il est beau, intelligent, parle sept langues et est sacrément courageux (et a même la courtoisie de sentir des pieds pour flatter nos froissables egos). Mais ses immenses qualités ne lui ont pas épargné les funestes conséquences de l’épidémie de Covid 19.
La survie de son centre, et des vingt-cinq familles qui en dépendent, est conditionnée aux visites des plongeurs européens. Si vous êtes vous-même plongeur, et que vous êtes aussi européen, vous savez sans doute que vous n’êtes hélas pas à Mafia, entrain de nager avec un gigantesque mérou du nom de Jésus (à dire en anglais et à voix haute pour comprendre l’origine du sobriquet).
Alors, si vous aimez la plongée sous-marine, la Tanzanie, l’océan indien, le swahili, les requins-baleines ou les rêves phosphorescents des adolescents, cliquez sur le lien ci-dessous, partagez ou, mieux encore, offrez-vous une semaine de plongée sur l’île de Mafia !